Les Digitales 2021

Plus de 80% des patients signalent une constipation sous opioïdes

Idées reçues sur opiacés et constipation, retour sur les pratiques

Pr Guillaume GOURCEROL

Points clés :

  • Tout traitement opiacé, quelle que soit la dose ou la voie d’administration, peut entrainer une constipation.
  • Peu de plainte spontanée… mais 3 patients sur 4 diminuent ou même arrêtent le traitement !
  • Règles hygiéno-diététiques, laxatif osmotique : logique mais efficacité limitée, de même que les laxatifs stimulants
  • Si poursuite traitement antalgique nécessaire, envisager la prescription d’une thérapie ciblée type PAMORA

Autres thématiques de 2021

Place du médecin généraliste dans la prise en charge de la dermatite atopique chez l’adulte Dr Pierre-andré BECHEREL

Points clés :

Deux millions d’enfants, mais aussi 2 millions d’adultes souffrent de dermatite atopique. On sait aujourd’hui que ce n’est pas une maladie allergique, et que le traitement est purement symptomatique.

Il repose sur un double pilier que doit gérer le MG avec son patient

  • Emollients à appliquer sur le corps entier + Corticothérapie locale sur les lésions,
  • Galéniques et posologies à adapter aux lésions
  • Education thérapeutique du patient essentielle, pour garantir un traitement quotidien

Les formes plus sévères doivent être adressées au spécialiste hospitalier, des thérapies ciblées étant maintenant disponibles

Les bienfaits d’une activité physique/sportive régulière ne sont plus à démontrer Visite d’absence de contre-indication à la pratique sportive, ce qui a changé Pr François CARRÉ

Points clés :

  • Encore faut-il être sûr de ne pas avoir de contre-indication d’ordre médical …
  • C’est le but de la visite d’absence de contre-indication, le plus souvent réalisée par le médecin traitant, tous les 3 ans maintenant, après remplissage d’un auto-questionnaire de santé
  • Obligatoire pour tous les licenciés, mais même vigilance de mise pour les sportifs occasionnels…
  • Sans oublier de rappeler à tous les 10 règles de bonne pratique de l’activité sportive !
2030 : objectif ZERO Hépatite C, c’est possible ! Dépistage de l’hépatite C en médecine générale Dr Laurent CATTAN

Points clés :

  • Avec l’aide des médecins généralistes,
  • grâce à des outils de dépistage simples,
  • et des traitements innovants maintenant disponibles pour tous.
Une crise sanitaire est un STRESS Pourquoi et comment gérer en pratique le stress des patients en cas de crise sanitaire ? Pr Florian FERRERI

Points clés :

  • C’est une question d’équilibre entre notre perception de notre environnement et nos ressources pour y faire face…
  • Un manque d’information ou à l’inverse un trop plein d’information contribue à ce trouble adaptatif.
  • Evolution le plus souvent favorable, mais risque de dépression caractérisée ou de conduites addictives.
  • Attention particulière à porter à l’enfant : écouter, comprendre son inquiétude, rassurer
  • Limiter l’écoute des news évite le renforcement mnésique des faits à connotation négative !
Des situations de sédation variées, un seul objectif : le SOULAGEMENT DU PATIENT Pratiques sédatives en phase palliative Dr Ségolène PERRUCHIO

Points clés :

  • Être clair sur ce que l’on va faire : durée et profondeur de la sédation, consentement du patient
  • Dire ce que l’on fait et pourquoi, et à tout le monde
  • Processus décisionnel rigoureux et toujours réversible : avis du patient > collégialité > information > traçabilité
  • De nombreuses options thérapeutiques maintenant accessibles aux médecins traitants
  • Nouveauté depuis 2016 : la Loi Clayes -Léonetti instaurant la Sédation Profonde et Continue Maintenue Jusqu’au Décès
Le vertige est une illusion… qu’il faut néanmoins traiter ! Quelle stratégie diagnostique adopter face à un vertige en médecine générale ? Dr Didier BOUCCARA

Points clés :

  • Un bon interrogatoire permet à lui seul une vraie orientation diagnostique et éliminera quelques rares urgences.
  • La recherche d’un nystagmus, de déviations segmentaires et de signes neurologiques confirmera le diagnostic et une éventuelle atteinte centrale.
  • Le vertige paroxystique positionnel bénin domine est de loin le plus fréquent, d’où l’importance de connaître la manœuvre diagnostique, voire savoir pratiquer la manœuvre thérapeutique à effectuer.
Continuer à fumer après un infarctus du myocarde ? Pathologies liées au tabac : stratégie pratique d’arrêt chez les fumeurs persistants Dr Jean PERRIOT

Points clés :

  • Ou après un cancer ou avec une BPCO : 20 % de fumeurs persistants !
  • L’arrêt apporte de bénéfices clairs et rapides…
  • à condition de prendre en charge de façon énergique sevrage et surtout craving !
En 2021,  il faut aussi protéger les garçons du papillomavirus ! Pourquoi prévenir les infections HPV chez les garçons comme chez les filles ? Pr Laurent ABRAMOWITZ

Points clés :

  • Ce virus extrêmement contagieux est responsable de plus de 6000 nouveaux cancers chaque année
  • Et pas que du col de l’utérus !
  • En l’absence de dépistage précoce possible, la prévention s’impose.
Et si c’était une allergie aux protéines du lait de vache ? Prise en charge de l’allergie aux protéines du lait de vache (APLV) du nourrisson Pr Christophe DUPONT

Points clés :

  • Allergie alimentaire ou « intolérance » au lactose ?
  • Chez un nourrisson allaité ou déjà sevré ?
  • Quel régime de substitution prescrire et pour combien de temps ?
  • Pourquoi bannir la dangerous bottle ?
Prise en charge d’une embolie pulmonaire chez un patient à risque thromboembolique veineux Dr Sébastien GAETNER

Points clés :

A partir du cas pratique d’un patient BPCO, présentant un tableau clique d’exacerbation et de surinfection. La BPCO étant une pathologie à risque (non-majeur) de thrombo-embolie veineuse, le médecin traitant doit
  • Evoquer d’emblée une suspicion clinique d’embolie pulmonaire et adresser son patient aux urgences pour angioscanner.
  • Dans l’intervalle, en l’absence de contre-indication, sans attendre le résultat d’examen complémentaire
    • démarrer de façon probabiliste au cabinet un traitement anticoagulant
    • à doses curatives, soit en injectable puis relais AVK, soit peros avec un AOD.
  • le suivi en ville post hospitalisation repose sur la collaboration médecin traitant et médecin hospitalier.
    • Avec une surveillance clinique et biologique
En 2021, en matière de mineurs en danger, il est plus risqué de se taire que de révéler Repérage des situations d’enfants et d’adolescents en danger et conduite à tenir Dr Martine BALENCON

Points clés :

  • Un enfant sur 10 serait victime de maltraitance en France.
  • Maltraitance physique, psychologique, émotionnelle ou sexuelle, par « omission » ou « négligence », les situations sont plurielles.
  • Face à une situation de danger, savoir tenir compte de nos freins personnels pour une réaction de professionnel adaptée et ne pas rester seul.
  • Information préoccupante ou signalement judiciaire, un formalisme nécessairement très précis
  • En 2021, en matière de mineurs en danger, il est plus risqué de se taire que de révéler.
4ème cause de handicap après lombalgie, dépression et TMS Examen clinique du rachis cervical, intérêts et limites pour le médecin généraliste Pr Emmanuel COUDEYRE

Points clés :

  • Savoir d’emblée dépister les « red flags » de cervicalgie symptomatique
  • Urgence diagnostique : cap des 6 semaines pour prévenir risque de chronicisation
  • Faire une place majeure à l’interrogatoire, être mesuré dans nos prescriptions d’imagerie
  • L’examen clique se résume en règle à la mobilité cervicale
  • Privilégier une rééducation active… pas d’immobilisation ni de massages !
Comme pour le nouveau baccalauréat, privilégier le contrôle continu ! Importance du contrôle continu de l’asthme chez un patient asthmatique modéré Pr Camille TAILLE

Points clés :

  • Commencer par tout évaluer : diagnostic, symptômes, FDR, technique d’inhalation… et les préférences et objectifs du patient !
  • 2 objectifs parallèles : maintenir une fonction respiratoire « normale » et éviter toute exacerbation.
  • Corticoïdes indispensables, MAIS vigilance sur doses cumulées, tant de corticoïdes inhalés qu’oraux
  • Gros besoin en corticoïdes = asthme sévère = traitement adapté
Des traitements efficaces sont disponibles : il faut lutter contre l’inertie thérapeutique ! Nouvelles recommandations de prise en charge de l’hypercholestérolémie en prévention secondaire, quelles conséquences en pratique ? Pr Gilles LEMESLE

Points clés :

  • Doser le LDL-c, le regarder et viser l’objectif actuellement recommandé
  • En prévention secondaire, plus de 50% de baisse et un taux final < 0,55g/l
  • Commencer d’emblée aux posologies adaptées à l’atteinte de l’objectif
  • Une bithérapie statine / ezetimibe est souvent indispensable
  • Eduquer le patient et lutter contre l’effet nocebo fréquent des statines
Quand une fracture de fragilité est-elle une fracture sévère ? Ostéoporose post-ménopausique en 2021 : nouvelle stratégie thérapeutique Pr Karine BRIOT

Points clés :

  • Plus de 40 % des femmes feront au moins une fracture de fragilité, parfois méconnue (près de 3 fractures vertébrales sur 4 sont de découverte radiographique)
  • Toute fracture sévère nécessite un traitement ostéoporotique spécifique urgent, compte tenu du risque de récidive à court terme
  • L’ostéodensitométrie reste le seul moyen d’évaluation et de décision thérapeutique
  • Le respect de la bonne séquence thérapeutique et le choix du 1er traitement sont essentiels
  • La durée du traitement est fonction de l’atteinte ou non de la cible densitométrique
Des patients CV qui vieillissent plus longtemps : de plus en plus d’insuffisants cardiaques !< Insuffisance cardiaque en 2021, la prise en charge évolue ! Pr Jean-Noel TROCHU

Points clés :

  • Et en particulier avec une FEVG altérée, suite classique d’un infarctus du myocarde chez un patient âgé
  • Objectif : limiter les ré-hospitalisations pour améliorer leur qualité de vie
  • Rôle crucial de comorbidités parfois mal connues, comme la carence martiale, à rechercher et traiter
  • Optimiser au maximum le traitement, avec une titration régulière
  • L’arrivée en France des iSGLT2 vient compléter utilement l’arsenal thérapeutique pour la survenue d’évènements CV graves, que l patient soit diabétique ou non
Etre ambitieux avec notre patient sur les objectifs de contrôle glycémique Médecin généraliste - diabétologue : pour une prise en charge globale du patient diabétique Pr Patrice DARMON et Dr Gérard DUROUX

Points clés :

  • Evaluer le risque CV du patient diabétique pour fixer son objectif individuel d’HbA1c
  • ET savoir réévaluer son risque pour réévaluer l’objectif
  • Rôle pivotal du MG dans la prise en charge globale du patient, en particulier HTA, LDL-c, alimentation, tabac, activité physique
  • Prescrire en seconde ligne les traitements ayant fait la preuve de leur bénéfice CV, parmi les AR-GLP1 disponibles et maintenant les iSGLT2 (à privilégier en cas de prévention de l’insuffisance cardiaque et rénale)
Infections à pneumocoques : la vaccination reste insuffisante malgré un pronostic grave Infections respiratoires basses : mieux vaut prévenir que guérir ! Dr Benjamin WYPLOSZ

Points clés :

  • Des patients à risque bien identifiables… les mêmes que ceux à risque de COVID 19 graves !
  • Vacciner sans hésiter TOUS les patients diabétiques, même équilibrés et les BPCO, quel que soit le stade.
  • Respecter le nouveau schéma vaccinal, en commençant toujours par le VPC 13
  • En cas de vaccination ancienne et/ou incomplete : refaire un schéma complet
Au moins 25% des adultes sont touchés dans les pays développés, et cela s’aggrave ! Comment optimiser le contrôle de la rhinite allergique en médecine générale ? Dr Sébastien Lefevre

Points clés :

  • L’interrogatoire suffit en règle, place restreinte des tests multi-allergéniques, difficiles à interpréter.
  • Lien étroit entre rhinite et asthme.
  • Traitements nombreux, essentiellement symptomatiques et (trop) souvent en automédication et « à la demande », par voie orale.
  • Intérêt des traitements intra-nasaux, et notamment des associations corticoïdes/anti histaminiques.
  • Un contrôle simple est possible à l’aide d’une autoévaluation par EVA, permettant d’ajuster le niveau thérapeutique.
La fibromyalgie, cela n’existe pas, donc cela ne se soigne pas… Le patient fibromyalgique en 2022 Pr Serge PERROT (Paris)

Points clés :

  • Face à des symptômes « médicalement inexpliqués », on parle aujourd’hui de douleur nociplastique.
  • Des causes périphériques multiples et une hypersensibilisation centrale.
  • Objectif thérapeutique : reconnecter cerveau hypersensible et corps inadapté (et souvent inactif), en s’adaptant au patient et à ses comorbidités.
28 morceaux de sucre dans une baguette, qui dit mieux ? Surpoids et obésité de l’adulte, rôle du médecin généraliste en 2022 Dr Jean-Yves Le Goff (Saint-Brieuc)

Points clés :

  • En France, en 2021, un adulte sur 2 est obèse ou en surpoids
  • Il existe une relation linéaire entre tour de taille et risque de décès, indépendamment de l’IMC…
  • Sans parler de toutes les conséquences physiques, psychologiques et sociales
  • Face au déni individuel, social et médical du surpoids, le MG a un rôle thérapeutique essentiel
  • Utiliser la nutrition comme un outil thérapeutique temporaire, avec un double mécanisme : baisser les quantités, mais aussi et surtout baisser la charge glucidique.
8 fois sur 10, le nodule est en fait un incidentalome Conduite à tenir devant un nodule thyroïdien Pr Rachel Desailloud

Points clés :

  • Les nodules thyroïdiens sont très souvent bénins : lesquels traiter ?
  • La démarche est maintenant très bien codifiée : dosage TSH et échographie.
  • Puis, si nécessaire, la cytoponction définira l’indication chirurgicale (ou non).
  • La gestion de l’hypothyroïdie post thérapeutique reste subtile.

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