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Rhinite allergique, une épidémie masquée ? On pourrait le penser, vu la hausse constante observée : de 3 % en 1970, 30 à 40 % en 2025 !
Les symptômes sont bien identifiés par les patients : rhinorrhée, nez bouché, prurit, éternuements et, dans 2/3 des cas, des signes oculaires. Mais ils sont souvent confondus, notamment chez l’enfant, avec de « simples » rhumes. D’où un retard diagnostique important.

En cas de RA saisonnière, des symptômes sont présents lors des saisons polliniques. Il faut donc bien faire préciser au patient de « quand à quand », mais sans oublier que les allergènes responsables et leur saisonnalité varient selon les régions ! En cas de RA perannuelle, des symptômes sont ± présents tout au long de l’année. Dans tous les cas, on évaluera la sévérité des symptômes à l’aide d’une EVA.

Acariens effectivement responsables dans 45 % des cas, mais aussi chats et chiens (phanères allergisantes) dans 20 % des cas.
Les moisissures domestiques (Alternaria, Aspergillus…) sont plus difficiles à mettre en évidence, souvent associées à l’humidité, et non visibles, retrouvées parfois dans des plantes trop arrosées (le célèbre ficus, présent dans tous les foyers), mais aussi les animaux, les jouets… Enfin, la polysensibilisation est très fréquente, compliquant diagnostic et traitement.

La RA est un FDR de développement d’un asthme (x 2,59, IC95 % [54-4,34]. 30 % des enfants avec RA ont un asthme et 80 % des enfants avec asthme ont une RA. Chez l’enfant, les difficultés scolaires sont fréquentes, tout comme un retentissement émotionnel et des troubles du sommeil.
Certaines complications nécessitent un avis ORL : syndrome d’apnées obstructives du sommeil, hypoanosmie, anomalie de développement du massif facial (faciès adénoïdien).

Les mesures d’éviction sont à toujours mettre en place, accompagnées de rinçages nasaux à l’eau salée (pour diluer/retirer l’allergène).
L’éviction des animaux est souvent très difficile (a minima les laver régulièrement, leur interdire la chambre).
Pour les acariens, nettoyage régulier des pièces, de la literie, des peluches. Éviter moquettes et plumes. Aérer tous les jours et maintenir une température entre 19 et 21°C (tout comme pour les moisissures). Savoir que malgré tout, il est impossible de supprimer tous les acariens !

Privilégier l’utilisation des corticoïdes par voie nasale (CIN) en cas de RA perannuelle modérée à sévère et dans toutes les formes persistantes. Ils sont en effet plus efficaces que les antihistaminiques (anti-H1) sur tous les symptômes, avec toutefois un délai d’action un peu plus long. L’utilisation des sprays nécessite, notamment chez l’enfant, une technique de prise maîtrisée. En cas d’échec, un avis allergologique sera utile.