Écartement doux de la marge anale entre les 2 pouces :
c’est le seul moyen de ne pas se tromper ! Il faut prévenir le patient, lui expliquer l’examen et obtenir son consentement. Cela permet d’affirmer le diagnostic très simplement et rapidement.
En règle, il n’y a pas d’examen complémentaire nécessaire.
La fissure anale est liée à une déchirure de la muqueuse lors de la défécation : rôle majeur des troubles du transit à type de constipation, qui entraînent l’exonération de grosses selles dures (de type Bristol 2). Cela provoque une douleur, responsable d’une contracture réflexe, qui aggrave l’hypovascularisation du canal anal au niveau de la plaie. Cette ischémie freine la cicatrisation et perpétue la douleur. La douleur est parfois aggravée par un excès d’hygiène du patient. La douleur parfois très importante entretient la fissure, avec évitement de la défécation, d’où des selles plus sèches et plus dures, et entretien/aggravation de la constipation.
La plupart des crèmes peuvent aider à la cicatrisation, comme tout apport de gras sur une plaie, qui lubrifie aussi le canal anal afin de faciliter le passage de la selle. Prescription possible d’antalgiques: paracétamol, AINS, palier 2, voire myorelaxant.
Le plus important à ce stade: éviter la survenue d’une selle dure.
Et cela pendant toute la durée de la cicatrisation. Importance des règles hygiéno-diététiques, si besoin aidées par des laxatifs pour obtenir des selles Bristol 4, tout au long de la cicatrisation… et après pour éviter la récidive, fréquente.
Traitement réversible de l’hypertonie anale pour favoriser la revascularisation de la plaie:
- Dérivés nitrés : 2 applications/jour, pendant au moins 2 mois, mais céphalées très fréquentes et ils ne sont pas remboursés.
- Inhibiteurs calciques (nifédipine/diltiazem) : per os ou en application locale.
La nifédipine existe en topique associée à un anesthésique local, pas d’effet systémique. Remboursement SS en cas de fissure chronique.